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Arche du désert (L’)

Synopsis

Plusieurs ethnies cohabitent dans une paix relative dans une oasis au milieu du désert. Les amours de deux adolescents de tribus différentes vont détruire le fragile équilibre de cette société conservatrice.

Thèmes : Statut des femmes , Société maghrebine , Algérie , Sahara

Réalisateur(s) : Chouikh, Mohamed

Pays de production : Algérie

Type : Long métrage

Genre : Drame , Fiction

Année : 1997

Durée : 90’

Scénario : Mohamed CHOUIKH
Directeur de la photographie : Mustafa BEN MIHOUB
Musique : Philippe ARTHUYS et Mohamed RECHOUD
Montage : Yamina CHOUIKH
Costumes : Zola LAMAINI
Ingénieurs du son : Rachid BOUAFIA et Gérard ROUSSEAU

Production : K Films
Distribution : ArtMattan Productions, K Films


Avec : Hacen Abdou, Messaouda Adami, Shiraz Aliane, Myriam Aouffen, Amin Chouikh

Dans l’immensité du Sahara, l’image caresse le désert, flottant sur ses vagues, pour arriver à l’oasis, la vie au milieu du vide.
Un village et une palmeraie où différentes communautés cohabitent et travaillent, harmonieusement semble-t-il.
Mais soudain, aux rires juvéniles d’Amin et Myriam, amoureux insouciants qui s’embrassaient à l’écart, répond la charge des frères de la jeune fille, armés de bâtons. Ils emportent violemment Myriam et frappent Amin. Du sang est versé sur le sable, vengeance symbolique de la vertu outragée de Myriam, qui elle-même offrira plus tard, alors qu’on veut la marier de force, le sang de l’époux sabré sur sa robe, au lieu de son rouge virginal sur le drap des noces, comme c’est la coutume.
L’Arche du désert est un poème luxuriant et cruel, aux effluves de sang et d’encens, aux couleurs vives de la passion, à la musique festive soudain dissonante. Et ce poème est traversé par le regard triste et rond d’un enfant, à qui on promet des lendemains difficiles...
De l’horreur, d’où viendra l’Aurore ?... Nietzsche écrivait* "Voulons-nous que l’humanité finisse dans le feu et dans la lumière (de la connaissance) ou bien dans le sable (de la barbarie) ? ". L’allégorie est lumineuse, la barbarie ensable tandis que, petit point glissant sur le désert-océan, l’enfant reste une oasis.

J’ai puisé mes sources narratives et esthétiques dans la culture du verbe et de la poésie populaire, celle des couleurs vives et celle où le geste grossit démesurément l’amour et la haine, celle aussi où la passion amplifie les drames. L’Arche montre un peuple pauvre vivant dans une cité éphémère bâtie sur et avec du sable. Dans ce désert hostile où l’environnement est fragilisé au gré des tempêtes et du vent, les êtres demeurent comme le seul relief. lls s’accrochent éperdument à leurs histoires, leurs légendes, leurs courages et leurs lâchetés. Leur attitude fétichiste frise le plus souvent le ridicule. Leur passé est pavé de proverbes, ou d’exemples hors du temps. Leur vie est parallèle à leur mémoire qui elle, rectifie le moindre écart aux us et coutumes. La gestion de la cité est fondée sur l’héritage culturel. Elle peut être en harmonie quand on respecte ses règles et en conflit quand on déroge à ses principes. La pauvreté est la cause principale des conflits. L’instinct de propriété se développe autour des choses qui paraissent vitales, la mère de la discorde est la terre et son espace.
Mohamed CHOUIKH