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Beyond the silence

Synopsis

J’ai un grand-père qui contrôle le temps, il peut se mouvoir et vivre à une vitesse de 60 images /seconde, comme il peut atteindre le non-mouvement. Il possède aussi le pouvoir de se déplacer dans l’avenir. En un instant, après un mouvement d’une extrême lenteur, les heures et les jours s’écroulent, et tu réalises que tu as gagné deux ou troisjours en sa compagnie. Ce film est une expérience personnelle qui interroge des notions telles que le point de vue, la mémoire, le temps, l’histoire, et l’héritage, dans le cadre restreint de ma relation à mon grand père et au cinéma.

Thèmes : Famille

Pays de production : Tunisie

Type : Court métrage

Genre : Documentaire , Expérimental

Edition du festival : Maghreb des Films 2017

Année : 2017

Durée : 20’

Image : Intissar Belaïd

Montage : Ghani Hdhili

Production : Intissar Belaïd

 Avec l’audace de qui ne veut rien devoir à personne, la cinéaste Intissar Belaidrevient dans « Beyond the silence » sur son rapport complexe avec son grand-père. C’est en coupant l’écran en deux, qu’elle met en parallèle son univers et le quotidien de son grand-père. Le parti pris de ce court-métrage d’une vingtaine de minutes, est suffisamment distingué pour qu’on le tienne éloigné des formes aseptisées du genre.

Le moins qu’on puisse dire de ce court-métrage est qu’il nous oblige à penser deux fois à ce qu’il nous donne à voir. Si sa forme se décante sur fond d’un récit en bribes, le film se rebiffe à quarante-huit images par seconde.

Mais le film ne cherche pas à faire récit de vie, encore moins à retracer une trajectoire. Car ce qui intéresse la cinéaste, c’est plutôt la lame de fond qui fait qu’avec son grand-père, elle ne partage presque rien, sauf peut-être un rapport au temps et le même attachement à la nature. Si sa démarche s’écarte plus ou moins de celle des documentaires de famille, Intissar Belaid ne se la garde en réserve que pour inscrire en images la faille entre deux générations, deux âges, deux points de vue.

C’est la matérialité du vent qui, à tout balayer, transpire ici par tous les pores, remplissant le silence des images d’une vibration de vie. Les paysages tremblés, parfois flous et surexposés, y vibrent comme au premier jour du regard. En contrepoint, une musique vient inquiéter la durée des plans et sur laquelle la cinéaste fait souffler le vent de l’expérimentation. L’une des beautés de ce film est de tresser ces durées réversibles dans un geste de montage, où les petits détails du quotidien s’égrènent et nous accrochent à la présence muette des choses comme à leur matière palpable.

Adnen Jdey