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Hommage à Tahar Cheriaa

Présentation

Figure tutélaire du cinéma tunisien, Tahar Cheriaa naît en 1927 dans une modeste famille de tisserands du Sahel. Il ne franchit que par hasard les portes de l’école du village où il est très vite distingué par l’instituteur. Une bourse lui permet de suivre l’enseignement du prestigieux collège Sadiki à Tunis (1941-1948).
Dans la capitale, le jeune homme découvre les salles de cinéma, dévore des films et noue ses premiers contacts avec les cercles cinéphiles. Mais c’est à Sfax, où il enseigne bientôt l’arabe, que s’engage son action militante : il crée le Ciné-club des Jeunes en 1954, prend la tête de la Fédération tunisienne des ciné-clubs en 1960.
Cette activité le conduit, en 1962, à la direction du cinéma dans le tout jeune secrétariat d’État aux Affaires culturelles et à l’information, où il provoque régulièrement la fureur des majors américaines. Cheriaa s’indigne de la domination du marché tunisien par les films étrangers dans laquelle il voit un avatar du « néo-colonialisme occidental ».
Ce tiers-mondiste militant joue un rôle de premier plan dans la naissance, en 1966, du premier festival panafricain et panarabe, les Journées cinématographiques de Carthage (JCC). La manifestation n’est pas peu singulière puisqu’elle cherche davantage à créer un dynamisme qu’à en rendre compte.
En janvier 1969, il n’hésite pas à accorder le monopole de l’importation et de la distribution des films à la Société anonyme tunisienne de production et d’expansion cinématographique (SATPEC), à capital étatique. L’initiative fait long feu mais Tahar Cheriaa devait continuer à prôner la nationalisation de la distribution comme seule condition de développement d’un cinéma tunisien. Ses idées progressistes effraient-elles ? En 1969, il connaît brièvement la prison. Il est, par la suite, détaché à l’Agence de coopération culturelle et technique à Paris (1971-1987). Décédé en 2010, il est célébré aujourd’hui comme le militant infatigable des cinémas arabes et africains. En 2015, c’est son portrait qui illustre l’affiche des JCC aux côtés de son camarade Ousmane Sembène. (Morgan Corriou)

Le programme

Le 5 décembre 2015 à la Maison de la Tunisie, 45 A boulevard Jourdan 75014 Paris
Programme préparé par Marie Pierre-Bouthier, Doctorante en Cinéma à Paris 1, Panthéon-Sorbonne et Morgan Corriou, chercheuse spécialiste du cinéma tunisien, conservatrice à la BNF

17:00 Accueil des participants, des invités et du public

17:15 Présentation de l’hommage à Tahar Chériaa par Mouloud Mimoun (Président du Maghreb des Films), Souad Houssein (Spécialiste de programmes cinéma à l’Organisation Internationale de la Francophonie) et Mr. Imed Frikha (Directeur de la Maison de la Tunisie)

17:30 Projection du film « Tahar Cheriaa, à l’Ombre du Baobab » de Mohamed Challouf (70’), documentaire consacré à la vie et l’œuvre de Tahar Cheriaa, avec de nombreux témoignages de cinéastes et de personnalités de la culture…

18:40 Pause

19 :00 Table ronde en présence de : Mohamed Challouf, réalisateur, .Ferid Boughedir, historien du cinéma et cinéaste tunisien, .Boudjema Karèche, écrivain, ancien directeur de la Cinémathèque algérienne, Nejib Ayed, producteur, ancien responsable de la Fédération Tunisienne des cinés-clubs, Morgan Corriou, 

Les films

TAHAR CHERIAA, A L’OMBRE DU BAOBAB
De Mohamed Challouf (Tunisie /documentaire/2015/70’)
Portrait de Tahar Cheriaa, père incontestable du panafricanisme cinématographique et fondateur des Journées Cinématographiques de Carthage, premier festival de cinéma en Afrique et dans le Monde Arabe (1966). 

C’est aussi l’histoire de son amitié avec les pionniers du cinéma en Afrique qui, au lendemain des indépendances, ont déployé toute leur énergie pour créer les premières images de l’Afrique post-coloniale.

Pour en savoir plus, rendez-vous vers la page du film

Le débat


LA NOIRE DE …
De Ousmane Senbène (Sénégal, France/fiction/1966/65’)
Une jeune bonne sénégalaise suit ses patrons français retournant dans leur pays, à Antibes. Le plaisir de la découverte de ce nouveau monde se transforme vite en déconvenue profonde : isolement, mépris des patrons, racisme ambiant, tâches ménagères incessantes...
Prix Jean-Vigo 1966
Tanit d’or aux premières Journées cinématographiques de Carthage en 1966

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