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Lettre d’information du 11 juillet 2011

Aux 3 Luxembourg, une semaine « Harkis … ? »

Compte-rendu et bilan

Les dates : du 7 au 14 juin 2011

Le programme : une séance chaque jour, soit 8 films, avec débat, en partenariat avec « Harkis Droits de l’Homme »

Le choix des films a rassemblé des documentaires, des fictions et des témoignages. L’ensemble a été de grande qualité et a couvert toute la problématique, depuis leur enrôlement dans l’armée française jusqu’à leur arrivée en France, leur installation forcée dans les camps et leur vie après les camps :
- « La Blessure, la tragédie des Harkis », documentaire d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle, un résumé de toute leur histoire
- « Les jardiniers de la rue des Martyrs » de Leïla Habchi et Benoît Prin, témoignage
Près de 40 ans après la fin de la guerre d’Algérie, dans un jardin ouvrier du Nord de la France à Tourcoing, des retraités français et algériens cultivent côte à côte leur petit bout de terre. Certains étaient appelés du contingent pendant la guerre d’Algérie, d’autres militants du FLN ou bien harkis. Autour du potager, les ennemis d’hier se réconcilient…
- « Les Amandiers de l’histoire » de Jaco Bidermann et Valentin Lagard, témoignage
Quarante ans après le rapatriement d’une communauté harkie dans un village de la basse Ardèche, Largentière, les survivants décident d’en célébrer l’anniversaire. Militaires et harkis préparent la fête, se replongent dans leurs souvenirs. Les enfants et les petits-enfants, victimes d’une histoire qu’ils n’ont pas vécue, reviennent sur l’engagement de leurs pères..
- « Passé sous silence » de Sofia Saa, témoignage
La recherche de son identité par un fils de Harki à travers l’histoire de son père. De Rivesaltes où il découvrit la France aux quartiers défavorisés du Nord du pays.
- « Le Choix de mon père » de Rabah Zanoun, témoignage
Un sympathisant du FLN refuse d’assassiner un membre du MNA (Mouvement National Algérien). Par peur de représailles et se sachant condamné à mort par le FLN, cet homme trouve protection auprès des autorités françaises et s’engage officiellement comme harki. Déraciné, humilié, bafoué, celui-ci n’avait jamais parlé. Ensemble, ils décident de partir en quête du passé, sur les routes de Lorraine et de Kabylie, pour comprendre son histoire et enfin donner la parole à un harki.
- « La Harka » de José Jornet, fiction
Ahmed a vingt ans, il est français musulman comme on dit, fils de harki. Pas facile pour un français bronzé de trouver du travail et l’amour.
- « Des Pleins de vide » de Nicolas Strauss, témoignages
Le voyage initiatique de Fatiha, Malika et Larbi Mellal, sur les traces de leurs parents débarqués presque quarante ans plus tôt en France et résidant aujourd’hui à Flers en Normandie.
- « Harkis » de Alan Tasma, fiction
1972, Le sud de la France, en pleine forêt, une famille aux maigres bagages découvre le nouveau camp où elle va vivre. Malgré le paternalisme affiché du chef de camps, les harkis ont la vie dure et aucune liberté réelle.
Une vie de misère et de tutelle que Leila, la fille aînée des Benamar, refuse.

- « L‘Adieu » de François Luciani, fiction
Du sang versé au sang mêlé. La guerre d’Algérie vécue par un jeune soldat français, Laurent Luissac, mobilisé en Algérie de 1960 à 1962. Le témoignage d’un appelé qui passe du paradis à l’enfer dans une Algérie déchirée. Appelés, harkis, pieds-noirs, nationalistes algériens, autant d’hommes et de femmes aux prises avec l’histoire...
Le seul film où l’on montre l’armée française refusant de prendre en charge les Harkis lors de son départ.

Chaque soir un débat fut organisé sur un thème lié aux films projetés, en présence de spécialistes, des réalisateurs ou/et de témoins et animé par Fatima Besnaci-Lancou, présidente de Harkis Droits de l’Homme et Mouloud Mimoun, président du Maghreb des films :
- « Enrôlement des mineurs » & « Plusieurs raisons d’engagements » en présence de Abderrahmane Moumen et Messaoud Kafi
- « Cohabitation entre anciens militants FLN et anciens Harkis » en présence de Leïla Habchi et Benoît Prin
- « L’ambiguïté cultivée par l’état français » & « Identité » en présence de Sofia Saa
- « Guerre des cafés à Paris » & « Le refoulement d’Algérie, actuellement » en présence de Rabah Zanoun
- « Abandon des jeunes en France » en présence de José Jornet
- « Gestion coloniale des camps en France » Kader Tamazount
- « L’abandon par l’état français », en présence de Gilles Manceron

Le compte-rendu des débats est publié sur la page « Harkis... ? Du 8 au 14 juin 2011 » et sur le site de « Harkis droits de l’homme ».

Films et débats de qualité, avec une participation active de la salle, mais la fréquentation n’a été que moyenne, faute sans doute d’une communication suffisante !

Précédant la semaine cinéma, Harkis Droits de l’Homme organisa à l’auditorium de l’Hôtel de ville de Paris un colloque « Lieux d’internement, lieux de mémoire ».
Le 12 novembre 1938, sous la Troisième République, un décret permit l’internement des « étrangers indésirables » dans des « centres spécialisés ». Contrairement à la procédure "judico-policière" traditionnelle, l’internement administratif vise des personnes non pour ce qu’elles ont fait (ou sont présumées avoir fait) mais pour le danger potentiel qu’elles représentent aux yeux de l’Etat du seul fait de leur présence sur le sol français.
En 1938, elle vise principalement les réfugiés espagnols...
Depuis, d’autres groupes sociaux ont été internés ou “accueillis” dans ces “centres” qui ne sont rien d’autre que des camps.

Son originalité et son intérêt furent que Harkis Droits de l’Homme est sorti ici d’une optique seulement communautaire pour confronter le vécu des Harkis à ceux des autres communautés passées par les camps. L’assistance fut nombreuse et la participation des assistants très active. Le compte-rendu des débats est publié sur la page « Harkis... ? Du 8 au 14 juin 2011 » et sur le site de « Harkis droits de l’homme ».