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Meghasli Nordine

Je suis né berbère dans l’un des plus beaux pays de la planète, au bord de la méditerranée, le berceau du monde, de la vie. C’est aussi tragiquement, à l’aube du vingt et unième siècle, un lieu où la folie monstrueuse des hommes se déchaîne.

J’ai rencontré le théâtre très jeune dans mon village où mes cousins ( les Morsli)et mon frère jouaient devant les villageois. En Algérie, j’ai participé à quelques ateliers de théâtre et d’opérettes. J’ai écrit une pièce Les Veuves, que j’ai mise en scène avec des adolescents, d’ailleurs je n’ai plus le texte. J’avais à peine 20 ans. Arrivé en France avec 346 francs en poche, j’ai co-réalisé un documentaire de 17’ sur l’intégration de l’immigration suite aux évènements des Minguettes et Vénissieux.

J’ai également participé à des stages de réalisation en super 8 et 16 mm, et écrit quelques petits scénaris dont Fatia ou les immigrés de la deuxième génération puisque à l’époque on les appelait ainsi.

En terre bourbonnaise, je gagnais ma vie en exerçant le métier de fondeur. Si ce métier a sa noblesse comme tous les métiers de la main, ce n’était pas là ma vocation : j’ai dû mettre un mouchoir sur la carrière cinématographique envisagée depuis mon départ d’Algérie. Mais nul autre que nous même ne peut nous enlever nos rêves, et c’est sans doute en les gardant bien vifs et bien au chaud au plus profond de nous qu’ont les voit un jour se réaliser, il n’est pas jamais trop tard pour réaliser ses rêves, il suffit d’y croire.

Mon existence fut tracée, jusqu’en 1998 où j’ai rencontré Slimane Benaissa ainsi que Fellag et Sid ahmed Agoumi avec qui en 1977, j’ai eu une altercation à la maison de la culture de Tizi-ouzou à propos des enfants de chouhadas (enfants de martyrs de la guerre) et d’autres choses.... Ce jour là j’ai compris qu’il fallait partir, que je n’avais plus de pays.
Depuis. Ma première pièce Aljerino ( Al khir inou pour ma mère) parue aux éditions MARSA parle de la souffrance des femmes en général, après la guerre, l’immigration et le racisme. J’aurais pu l’intituler "Ma mère, ma soeur, ma fille " les abondonnées de Dieu, tellement les femmes , dans le monde et en particulier en Algérie souffrent de la folie des hommes.

En 2002, j’ai publié Les Perdants chez l’Harmattan à défaut des les appeler "Les Justes". une recherche de la vérité sur les assassinats politiques de Abane Ramdane, Krim Belkacem, Khider et Boudiaf sacrifiés sur l’autel du pouvoir par leurs frères d’armes et de sang pendant ou après la révolution algérienne.

En 2002 aussi, j’ai intégré une formation de huit mois comme caméraman, actuellement je travaille sur une série télé et quelques plateaux de télévision comme éclairagiste (Lumière), tout en continuant d’écrire pour le théâtre et le cinéma.
Et puis en hommage à Kateb Yacine, un autre grand homme du théâtre algérien, j’ai terminé la rédaction de Mohamed reprends ta valise où je m’interroge sur les silences de part et d’autre de la Méditerranée sur le sort réservé aux candidats à l’exil, à la clandestinité, c’est aussi une chronique douce amère du racisme ordinaire.

En temps de guerre comme en temps de paix, les femmes sont victimes d’atrocités pour la simple raison qu’elles sont des femmes, des abandonnées de Dieu. Ma quatrième pièce Viol à main levée dénonce ces pratiques et le code de la famille dit code de l’infamie adopté à mains levées par les députés algériens. ( Voir article " Lettre à ma mère" parue dans le quotidien " La Montagne" du 8 mars 2007).

En 2006 j’ai réalisé mon premier vrai court métrage J’avais oublié la mort.

Source Editions Harmattan

Bibliographie

Les Perdants

Une valise dans la tête (Théâtre)

Aljerino - Editions MARSA

Mohamed reprends ta valise (Théâtre (inédit))

Iza - roman (inédit)

Viol à main levée (Théâtre (inédit))

Le secret de Samia (Scénario court métrage)

Du vin et du pays (Documentaire)

Alger sans Gênes (ça casbah des briques) (Documentaire)

Les cimetières français (Documentaire)

Parking H24 (Documentaire)

Ahmed (Scénario long métrage sur Abane Ramdane)