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Nuit et l’enfant (La)

Synopsis

Une nuit se prolonge sur les hautes steppes de l’Atlas.
Lamine et un enfant marchent sur une terre où résonne encore l’écho d’une menace. Au gré des lieux traversés où le passé affleure, il nous conte son histoire

Thèmes : Algérie

Réalisateur(s) : Yon, David

Pays de production : France

Type : Long métrage

Genre : Documentaire

Année : 2015

Durée : 60’

Scénario : Lamine Bachar, Zohair Mefti, David Yon

Image : David Yon

Son : Bertrand Larrier

Musique : Jean D.L., Sandrine Verstraete

Montage : Jérémy Gravayat

Production : Survivance et Hautlesmains Productions.

Contact : davidyon.fr@gmail.com

Avec : Lamine Bachar, Aness Baitich

 Bande-annonce française

Si l’esthétique poétique de La nuit et l’enfant est singulière, elle n’en est pas moins politique et permet à ses protagonistes, de jeunes algériens de la région de Djelfa, une parole plus libre, qui leur est chère, sur un passé difficile et les questionnements qu’il amène quand à leur avenir.

Certains films ne peuvent rentrer dans un genre défini, ni se laisser raconter simplement. C’est le cas de La Nuit et l’enfant, puissante fable poétique faite d’images documentaires, aux prises de vues nocturnes sculptées par la lumière, d’une beauté fascinante. Une plongée inédite dans un monde mystérieux, à la fois tangible et onirique. (Festival international du film d’Amiens)

Extrait d’un entretien réalisé par Carine Chichkowsky, productrice du film, à l’occasion de la première mondiale du film, lors de la Berlinale 2015.

Le film s’est écrit sur une longue période. Peux-tu revenir sur la genèse du projet et la manière dont il s’est transformé au fil des années ?

Le projet était d’abord plutôt documentaire s’est de plus en plus “fictionné”. . .
Pendant le tournage de mon premier film à Djelfa en 2007, Les Oiseaux d’Arabie, j’ai rencontré des jeunes gens de mon âge, les frères Lahrech, Salah, I lyes, Idriss et Boubaker, qui sont devenus mes amis. Je suis retourné les voir régulièrement et mon désir de faire un film avec eux et leurs proches a grandi. La première idée était de travailler autour de leur arrière grand-mère espagnole qui avait été enlevée par l’Emir Abdelkader et mariée à l’un de ses lieutenants. Il s’agissait de trouver à partir de l’histoire de leur famille quelque chose entre fiction et documentaire. Mais lorsqu’on a commencé à interroger des personnes de leur entourage autour de cette aïeule, je me suis rendu compte que cette histoire était source de débats qui intéressaient plus la
génération de leurs parents que la leur. A partir de ce moment là, on s’est vraiment plus tourné vers la fiction. Comme l’idée était de partir d’eux, de faire le film avec eux et de ne pas plaquer mes idées, on a essayé de voir quelle fiction on allait pouvoir faire ensemble.

Les textes ou les dialogues, parfois très littéraires, ont-ils été écrits auparavant sur la base de témoignages inventés ou improvisés ?

Comme depuis 7 ans je vais chaque année à Djelfa, et que je tiens un journal de bord de mes impressions, il y avait une base de texte. Je vous cite un extrait important pour moi
« A Djelfa, j’ai souvent pensé à l’image d’une goutte d’eau sur un rocher, en plein soleil. Cette image, elle évoquait mon expérience d’être là, dans ce pays qui n’est pas le mien. La chaleur, les bruits, la lumière, l’organique et le minéral. Une expérience d’épuisement qui m’oblige à un lâcher prise. C’est-à-dire, qu’à partir d’un moment, je lâche prise sur ma peur de disparaître, et là commence la liberté.
Je souhaite que ce film soit épris de cette liberté. »