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Adieu Forain

Synopsis

Dans le sud du Maroc, Kacem, forain et propriétaire d’un stand de loterie ambulant, engage Rabii, jeune danseur travesti, pour sillonner les villages durement touchés par la sécheresse. Trois histoires se mêlent au fil des routes et des haltes dans les villages : celle de Rabii qui rêve d’un ailleurs plus clément ; celle de Kacem, malade, qui fuit un passé sombre qu’il n’arrive pas à oublier ; enfin, celle de son fils, Larbi, ex-boxeur, ex-taulard, personnage violent et mythomane.

Thèmes : Société maghrebine

Réalisateur(s) : Aoulad-Syad, Daoud

Pays de production : Maroc

Type : Long métrage

Genre : Drame

Edition du festival : Maghreb des films novembre 2010 , Maghreb des Films automne 2015

Année 1998 / 90’

Scénario Ahmed Bouanani, Youssef Fadel

Image Thierry Lebigre

Son Gérome Ayasse

Décor Naïma Bouanani

Montage Ahmed Bouanani, Nathalie Perrey

Musique Lachhab

Avec Mohamed Bastaoui, Faouzi Bensaïdi, Abdellah Didane, Hassan Hassan Essakali, Mohamed Miftah, Nezha Rahil, Hassan Skalli

Daoud Aoulad-Syad
Né en 1953 à Marrakech, Maroc. Docteur en Sciences Physiques, il débute au cinéma en 1989 grâce au stage "Université d’été, découverte du cinéma en France" à la FEMIS. Il réalise alors deux courts métrages : K ricature et Paris, 13 juillet. En 1991, il s’essaie au court-métrage documentaire avec entre autres Memoire ocre, avec un montage signé Ahmed Bouanani. Il faudra attendre 1998 pour qu’il réalise son premier long métrage Adieu forain. Trois ans plus tard, suit Le Cheval de vent. Deux scénarios signés Ahmed Bouanani.
Daoud AOULAD SYAD est également photographe : il a publié trois livres : Marocains, en 1989 ; Boujaâd, Espace et mémoire, en 1996 ; et Territoires de l’instant, avec Ahmed Bouanani, en 2000.
Longs métrages :
La Mosquée / A Jamaâ(2010)
En attendant Pasolini / Fi Ntidhar Pasolini (2007)
Tarfaya (2004)
Le Cheval de vent / Aoud rih (2001)
Adieu forain (1998)

http://www.critikat.com/Commentaires de Natacha Seweryn
Trois destins s’entremêlent et s’entrechoquent dans le premier film du réalisateur marocain Daoud Aoulad-Syad. Kacem, forain et propriétaire d’un stand de loterie ambulante, engage Rabii, jeune danseur travesti et Larbi, son fils qui travaille avec son père sans connaître sa réelle identité.
Tous les trois, ils sillonnent le désert marocain gravement touché par la sécheresse. Le spectacle de foire constitue le seul divertissement des villageois, donnant à leur quotidien la mélancolie de la pluie qui ne veut pas revenir. À la manière d’un Estragon d’une Fin de partie, les habitants se demandent sans cesse ce qu’il y a faire. Tout le monde s’ennuie.
Le spectacle de Kacem vient dynamiter les normes et les cadres, notamment par l’intermédiaire de Rabii. Si la majorité des personnages sont intéressants, la caméra reste un peu trop à l’écart, sans exposer de manière claire leurs volontés et leurs déterminations, ne rentrant pas dans l’intimité de Rabii, personnage d’autant plus atypique qu’on aurait envie de le découvrir plus.
Néanmoins, le film parle mieux que n’importe quelle œuvre de l’ennui, jamais d’une manière misérabiliste, mais avec une distance quasi anthropologique qui laisse augurer un des prémices du renouvellement du cinéma marocain, avec l’envie de s’en sortir, envers et contre tout, que ce soit les conditions climatiques, sociales ou cinématographiques.

Extrait de Critikat

A propos…
Extrait de presse
Télérama Une estafette increvable zèbre la poussière cramoisie des routes du Maroc. A bord : trois forains qui n’ont rien en commun, sauf un art accompli du camouflage. A force de ne jamais montrer leur vrai visage, ils frôlent l’implosion. Kacem, le forain blanchi par l’insuccès, cache son angoisse de mourir. Rabii, le travesti au visage d’ange, n’en peut plus de masquer son corps. Et Larbi, le faux boxeur aux exploits glorieux, dissimule piteusement son passé de taulard. Leur métier d’amuseur public s’éteint doucement...
Pour son premier film, Daoud Aoulad-Syad a choisi l’ombre plutôt que la lumière. Il aurait pu s’en tenir au folklore des dernières étincelles de spectacles exotiques. Il préfère recueillir la détresse livide et intérieure de ses trois poignants personnages. Dans le silence de leurs virées sans issue, le cinéaste chuchote un élégant plaidoyer pour la tolérance. Et il prouve que le cinéma marocain trouve actuellement un nouveau souffle.