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Hommage à Noureddine Saïl

Présentation 

Noureddine Saïl, né en 1948 à Tanger, professeur et inspecteur général de philosophie, et surtout illustre ancien directeur du Centre Cinématographique Marocain (CCM, 2003-2014), est entré dans l’histoire de la fondation d’un cinéma national marocain par la porte de la cinéphilie.
Les ciné-clubs étaient jusque-là contrôlés par des coopérants français dont l’intérêt pour le cinéma national était minimal, et organisés dans une « Fédération marocaine des ciné-clubs ». Saïl commence par lancer, en 1970, une nouvelle revue, Cinéma 3, qui ne connaîtra que trois livraisons, mais vient remplacer la courte-vue de l’ancien organe de la FMCC, l’Ecran Marocain. En 1973, la FMCC est « marocanisée » et devient la « Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc », la plus puissante d’Afrique : Saïl la présidera pendant 10 ans. Sous son « règne », la « plateforme culturelle » de la FNCCM en appelle à une décolonisation des écrans contre les « sous-produits commerciaux » de l’impérialisme. De 1972 à 1974, Saïl revendique, dans sa page hebdomadaire du quotidien « Maghreb-Informations », « le droit à l’existence d’un cinéma marocain et dénonce sans ménagement les manœuvres mercantilistes et bassement « cinépicières » des distributeurs de films et des propriétaires de salles. Cette tribune, au grand soulagement des intéressés, disparaît au bout de vingt-trois mois », écrit A. Bouanani dans son inédite histoire du cinéma marocain. Trente ans avant de prendre la direction du CCM, il y développe déjà un programme de réformes ! Son soutien au cinéma marocain passe également par un suivi assidu des tournages en cours, par la rédaction de critiques tranchantes diffusées dans la presse ou à la radio, par la création du festival du film africain de Khouribga et surtout par l’animation de débats d’anthologie sur les dernières sorties marocaines. Il scénarise également le long-métrage Le Grand Voyage de Mohamed Abderrahmane Tazi (1981).

Ce travail cinéphile et militant de valorisation du cinéma marocain et du cinéma culturel, prend une autre ampleur lorsqu’il devient directeur des programmes à la Télévision Marocaine (TVM, 1984-1986), puis directeur des programmes de Canal+Horizons (1990-2000), et enfin directeur général de la deuxième chaîne de télévision marocaine, 2M (Avril 2000-Septembre 2003). En 2003, il devient surtout directeur du CCM et lui donne un véritable coup d’accélérateur, plaçant le cinéma d’une manière inédite dans l’espace public. Sous son « règne », le festival national du film se fixe à Tanger et devient annuel ; le système de « l’avance sur recette » est réformé ; le Maroc passe surtout de 5 long-métrages produits par an à 25, et les films marocains prennent enfin la tête du box-office ! Il doit néanmoins le quitter, sous la pression du nouveau gouvernement islamiste, avant d’avoir réglé le problème des salles de cinéma au Maroc, dont la fréquentation est en chute libre…
(Marie Pierre-Bouthier)

Les films choisis par Noureddine Saïl

Saint-André des Arts
30 Rue Saint-André des Arts, 75006 Paris

Lundi 14 décembre à 18h30
LA REGLE DU JEU
De Jean Renoir (France/1939/fiction/112’)
Le marquis de la Chesnaye organise une partie de chasse sur son domaine de Sologne. Une pléiade d’invités arrive au château dont André Jurieu, héros national depuis sa traversée de l’Atlantique en vingt-trois heures. Un exploit réalisé pour les beaux yeux de la marquise Christine de La Chesnaye, en vain. Dans une société où nobles et domestiques sont soumis à la règle des conventions, Jurieu, par cet amour, bouleverse le jeu.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page détaillée du film

Lundi 14 décembre à 21h
GHAZAL AL BANAT (FLIRT DE JEUNES FILLES)
De Anwar Wagdi (Egypte/fiction/1949/100’)
Himam, un instituteur sans le sous, est engagé par un homme richissime pour donner des leçons particulières à sa fille. Il tombe amoureux de la jeune fille mais lui cache ses sentiments. Il lui incombera le rôle ingrat de la tirer d’affaires au gré de ses mésaventures sentimentales.

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Mardi 15 décembre à 18h30
SUR LA PLANCHE

De Leila Kilani (Maroc, France/fiction/2011/106’)
« Je ne vole pas, je me rembourse ; je ne me prostitue pas, je m’invite ; je ne mens pas, je suis juste en avance sur la vérité : la mienne. » C’est ainsi que s’exprime au début du film, Badia, la meneuse d’un quatuor d’ouvrières qui, la nuit, versent dans la délinquance. A Tanger, où elles survivent, employées dans un atelier de décorticage des crevettes ou dans une usine de confection. Badia est en permanence à fleur de peau. Subversive, excessive, elle monte coup tordu sur coup tordu pour ne pas renoncer à ses rêves.

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2011

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Mardi 15 décembre à 21h
LE GRAND VOYAGE

De Mohamed Abderrahmane Tazi (Maroc/fiction/1981/73’)
Variation sur le thème de l’itinéraire balisé, l’histoire de ce jeune camionneur à qui il arrive de nombreuses aventures, échappe à toute classification car s’il s’inscrit au départ dans le néo-réalisme, il bifurque vers la tragi-comédie pour basculer finalement dans la traduction fantasmatique du désespoir.

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BLACK SCREEN
De Nour-Eddine Lakhmari (Maroc/docufiction/2014/15’)
Le cinéma marocain dans tous ses états !
Nadia Larguet, scénariste, fait parler la petite famille du cinéma marocain,... sous le mode du second degré.

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