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Lettre d’information du 28 juin

- Vendredi 29 juin, séance d’ouverture du Maghreb des films 2012 aux 3 Luxembourg :

à 16h30  :
Abd El-Kader, l’éxil et le divin de Sadli Florida (2009 - 52’) - Thème  : Période coloniale et naissance du mouvement national
Algérie, année zéro de Marceline Loridan (1962 - 40’) - Thème  : Les premières années de l’indépendance
Le premier documentaire sur les débuts de l’indépendance algérienne, filmé au cours de l’été 1962 à Alger. On y voit les premiers actes du nouvel Etat, comme la naissance des domaines autogérés (avec la figure de Daniel Timsit).
Film panégyrique sur la naissance de cette nation ? Pas seulement. On entrevoit les premières ambiguïtés.

à 19 heures  :
Une si jeune paix de Jacques Charby (1964 - 90’) - Thème  : Les premières années d’indépendance

Premier long-métrage de fiction produit en Algérie à l’indépendance, ce film aborde un des problèmes les plus préoccupants : celui de l’enfance. Les enfants, la liberté retrouvée, ne savent pas encore jouer “à la paix”, ils jouent tout naturellement “à la guerre”.
Plongée tendre et cruelle dans le monde de l’enfance, il fut interprété par des acteurs en herbe eux-mêmes orphelins et mutilés.

à 20h30 - Thème  : Hommage à Mohamed Zinet
Les trois Cousins de René Vautier 1970 - (10’)
Les Ajoncs de René Vautier (1971 - 14’)
Tahia Ya Didou ! de Mohamed Zinet (1971 - 76’)

Mohamed Zinet a été acteur dans les trois films. Tahya ya Didou ! est le seul film qu’il ait réalisé.
Né d’une commande de la ville d’Alger, qui attendait un documentaire touristique, il ne fut pas du goût des autorités et il n’y eut aucune sortie en salles. Devenu un film culte, Tahia Ya Didou ! est bien plus qu’un documentaire promotionnel. Hommage à la ville d’Alger, à ses habitants, il est inclassable, cohabitation de comique burlesque et de tragiques réminiscences du passé douloureux du pays.
Du marché au port, des rues aux cafés, la caméra de Mohammed Zinet déambule dans la ville dont elle capte le pouls. Variant les angles, les échelles de plans et les mouvements d’appareil, c’est avec fluidité qu’elle observe les Algérois, sur le visage desquels elle prend souvent le temps de s’attarder. Certains apparaissent plusieurs fois et deviennent ainsi personnages (une ribambelle d’enfants poursuivis par un gendarme bienveillant, un suisse insolite tout juste arrivé en avion, en short, et dépourvu de passeport, un pêcheur de crevettes...). Nous sommes immergés dans le mouvement de cette ville.
Fil conducteur de ce tableau d’Alger, les déambulations d’un couple de touristes français. Lui (Simon) a fait la guerre et méprise les algériens. Elle, émerveillée, est le porte-parole de tous les clichés. Mais la magie du voyage est soudainement rompue, lorsque Simon reconnaît en un homme aveugle l’un de ceux qu’il a torturés pendant la guerre …

A la suite de la séance est organisé un débat, animé par Mouloud Mimoun, avec Bruno Muel qui a fait les images des trois films, ainsi que celles de Algérie année zéro.

- Samedi 30 juin, la dominante : une des taches noires de la politique française : la torture abordée par 3 films, Décembre, Général de Bollardière et la torture et La Question, ceci dans le cadre du thème : la résistance française à la guerre d’Algérie.

à 14 heures :
Sous les pieds des femmes de Rachida Krim (1997 - 85’) - Thème  : La Guerre d’Algérie en France

L’Algérie, Aya (Claudia Cardinale) l’a ensevelie en elle. Mais à l’arrivée d’Amin, héros déchu et ancien frère d’armes, dans sa vie de Française intégrée, tout resurgit : l’épouse soumise dont les cils balayaient la poussière, la guerre qui fit d’elle une tueuse en tailleur noir, l’amour adultérin avec Amin, les promesses de liberté, pour les femmes aussi...

à 15h45  :
Décembre de Mohamed Lakhdar-Hamina (1972 - 120’) - Thème  : Prémisses et guerre d’Algérie

Dans Décembre, en 1972, Mohamed Lakhdar Hamina aborde le terrible problème de la torture, l’Algérie se retrouvant à la veille d’importants événements politiques. La question algérienne va être portée à l’ordre du jour des Nations Unies et de grandes manifestations populaires vont avoir lieu.
L’histoire se déroule dans les services d’interrogatoire des parachutistes aux mains desquels se trouve un responsable du FLN ..
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à 18 heures  :
Le Général de Bollardière et la torture de André Gazut (1974 - 52’) - Thème  : Résistance française à la guerre d’Algérie

Le portrait du général le plus décoré de la France libre, le général de Bollardière. L’homme qui eut le courage de dire deux fois « non » : à l’occupation nazie en 1940 ; à la torture en 1957 lors de la bataille d’Alger.

Octobre à Paris de jacques Panigel (1962 - 70’) - Thème  : Guerre d’Algérie en France

Composé de captations documentaires, d’interviews de manifestants et de reconstitutions réalisées juste après la manifestation du 17 octobre 1961, le film a été censuré à sa sortie en 1962 et Jacques Panijel menacé de poursuite.
Ce film est pour la première fois distribué et sorti en salle en octobre 2012.

à 21 heures
La Question de Laurent Heynemann (1976 - 108’) - Thème  : Résistance française à la guerre d’Algérie

Depuis plusieurs mois, Henri Charlegue, l’ex-directeur du journal Alger Démocratique, vit dans la clandestinité. Soupçonné d’appartenir au F.L.N., il est activement recherché par les parachutistes investis des pleins pouvoirs policiers.
Arrêté ainsi que son ami Maurice Oudinot, ils seront torturés pendant un mois.
Adapté de l’histoire vraie du journaliste Henri Alleg, La Question fit scandale à sa sortie pour son propos sur la torture.

A la suite de la séance est organisé un débat, animé par Mouloud Mimoun, avec Renaud de Rochbruner, auteur avec Benjamin Stora de « La guerre d’Algérie vue par les Algériens » (Denoël). :
Quand la torture a-t-elle été véritablement « institutionnalisée » ? Pourquoi, seulement l’obtention de renseignements ? Pour quelles raisons le général de Bollardière s’est-il opposé à la torture ? seulement des raisons morales ?

- On a vu à La Clef mardi 26 juin : 1962 : De l’Algérie Française à l’Algérie Algérienne de Marie Colonna et Malek Bensmaïl (2012, 2 x 64’) - Thème  : Période coloniale et naissance du mouvement national.

Déjà projeté à l’IMA, ce documentaire a été à nouveau projeté à La Clef à l’initiative de « Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie » (ACDA) et du Maghreb des films, suivi d’un débat avec Marie Colonna, co-réalisatrice et Malika Rahal, historienne, animé par Meriem Abid (ACDA)
Une série d’interviews sur la période allant du 19 mars à septembre 62 : le rapport des pieds-noirs à l’Algérie, l’indépendance évidente pour les Algériens, la folie meurtrière de l’OAS, les efforts du FLN pour éviter le carnage, la joie de l’indépendance, le coup de force de Boumediene et de Ben Bella, etc.
Une image et un symbole : lors des fêtes de l’indépendance la statue de jeanne d’Arc, rue d’Isly, affublée d’un haïk (le voile blanc algérois) et du drapeau algérien !
Documentaire passionnant dont le premier épisode sera diffusé le 3 juillet sur FR3. Salle pleine, débat très riche avec Marie Colonna et Malika Rahal, qui aurait pu se poursuivre bien après minuit !

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Le Maghreb des films