Un focus tout particulier est mis cette année sur la question de l’exil et des (é)migrations. Nous espérons que les films de notre sélection apporteront un peu de lucidité et de recul, un point de vue plus humain, plus ancré dans le vécu, sur ce thème polémique et d’une extrême actualité.
Nous vous attendons le dimanche 27 novembre à 18h30 au cinéma Le Saint-André des Arts pour une soirée algérienne "Retours d’exil", trois histoires de retrouvailles avec terre, famille, amis et histoire d’Algérie.
de Omar Belkacemi (37’, 2015, Algérie)
REDOUANE, journaliste et écrivain algérien, vivant en Europe, décide de rentrer dans son pays d’origine afin d’écrire sur plusieurs suicides engendrés par le licenciement massif des travailleurs durant la décennie 1990.
À Béjaïa, il réside dans un studio exigu chez sa sœur LATIFA, son mari MOKRANE (chômeur) et leur fils MEZIANE. Il y vit le quotidien dépressif de son beau frère qui finit par se suicider.
Bouleversé, impuissant, REDOUANE abandonne son projet de livre sur un sujet qui lui devient très douloureux.
Et :
de Abdallah Badis (79’, 2015, France/Algérie)
Après une longue absence, un homme retrouve son pays de naissance, l’Algérie. La voix de sa sœur l’accompagne. Elle égrène de ci de là les mots qui disent la douleur d’un pays perdu pour elle, la France. L’homme arpente sa terre de naissance comme dans un rêve éveillé. Les temps se mêlent, il marche sur les collines où sont morts des combattants algériens de la guerre d’indépendance, retrouve les traces des cavaliers de l’Emir Abdelkader.
Cet étrange voyage entre rêve et réalité le mènera à la rencontre paradoxale qu’il connaît à peine et à des retrouvailles intimes.
Projection en présence de Abdallah Badis.
Puis à 21h, en présence de Mohamed Ouzine :
de Mohamed Ouzine (61’, 2015, France/Algérie)
"J’ai toujours aimé les contrebandiers parce qu’ils se jouent des frontières. Mais j’ai vite compris que celui qui se reposait dans l’obscurité de cette chambre au milieu de la nuit, après une longue journée de travail, ne saurait que faire des états d’âme, même bienveillants, qu’il inspire à un "migré" venu filmer cette terre que lui et sa monture détestent par dessus tout".
« Samir dans la poussière » met en scène les aspirations et les angoisses d’un jeune contrebandier algérien qui transporte du carburant à dos de mule, de son village jusqu’à la frontière marocaine. En creux, émerge la relation ambigüe du réalisateur à ce bout de territoire.
Précédé de :
de Kamal Lazraq (27’, 2014, Maroc)
Youssef mène une vie recluse et marginale. Son seul ami est son chien Chagadai. Un soir, à la plage, le chien disparaît. Pour le retrouver, Youssef est contraint de s’embarquer dans une quête dangereuse à travers les bas-fonds de Casablanca.
Nous associons trois expérimentations autour de trois « espaces » de villes maghrébines : le centre-ville de Casablanca ; les « voix » de Tunis derrière une feuille blanche ; et le Jardin d’Essai d’Alger...
de Hicham Lasri (33’, 2016, Maroc)
Court métrage expérimental sur la rencontre d’un enfant et d’une ville dans la ligné du travail de Chris Marker ou Andrée Breton.
Mélange de fiction et de fantaisie, le film utilise la ville comme un personnage qui s’ouvrirait peu à peu révélant son intimité et ses secrets. La réunion de la ville et de l’innocence.
Un père envoyant son fils la recherche de l’âme de la ville. Casablanca. L’adolescente impertinente qui se dresse le long de la côte atlantique. L’enfant se réveille à la poésie de la ville. Il ouvre les yeux et devient l’initié. Une journée de quête semblable au voyage initiatique où l’espace devient le réceptacle des sensations de voyageurs. Le regard de l’observateur est transposé à celui de l’enfant. La ville dévoile son mystère dans une valse d’émotions.
de Ismail Bahri (32’, 2016, France/Tunisie)
A première vue, Foyer semble être une projection sans film où seul est donné à voir un écran blanc palpitant. Des voix accompagnent ce blanc. Elles proviennent de personnes qui ont abordé le caméraman du film au travail pour le questionner sur ce qu’il fait. Le filmeur est tour à tour approché par un photographe amateur, un passant curieux, un policier ou un groupe de jeunes. Au fur et à mesure de leurs développements, les discussions dévoilent au spectateur les principes d’une expérience filmique en cours et, par là-même, les principes du film qu’ils regardent. Cette expérience intrigue, interroge et transforme la caméra en un foyer (à l’image d’un feu) autour duquel se réunir, parler et écouter. S’intéressant d’abord à la caméra, ces paroles déploient vite des points de vue singuliers traçant les formes d’un certain paysage social et politique. Elles laissent entrevoir le contexte dans lequel se déploie l’expérience d’un travail qui tâtonne, à la recherche d’une voie dans le monde qui s’agite.
de Dania Reymond (42’, 2015, France/Algérie)
Dans un parc tropical d’Alger, Samir, un réalisateur, rencontre des acteurs et les fait répéter. Son prochain film est un conte mettant en scène les jeunes d’une ville assiégée. Mais en pleine répétition l’équipe se retrouve confrontée aux mêmes questions que leurs personnages.
Deux expérimentations atypiques, réalisées en quasi-autonomie par des étudiants en cinéma, qui s’en sont allés tous deux (à dix ans d’intervalle) épier dans des allées des cimetières de leurs villes respectives (Tétouan et Tunis) les stigmates des tensions de leurs sociétés.
de Nadia Touijer (25’, 2003, Tunisie)
A la périphérie de Tunis capitale, s’étale le cimetière du Jallez, ce lieu immense sillonné chaque jour par des silhouettes à la recherche d’un travail mais aussi d’un point d’ancrage…
Un film à la lisière du documentaire et de la fiction.
de Mohamed Nemmassi Akram (73’, 2014, Maroc)
Sous son apparence calme et posée, le grand cimetière musulman de Tétouan est un univers assez mouvementé, un microcosme reflétant les différentes façades d’une société Tétouanaise moderne, fière de son ancrage historique.
A travers une panoplie de personnages, le film est une sorte de ballade visant à approcher le rapport que ces gens entretiennent avec ce lieu culte, avec la mort et avec la vie.
Cinéma le Saint-André des Arts (30, rue Saint-André des Arts 75006 Paris)
LE MAGHREB DES FILMS 2016, C’EST JUSQU’AU 16 DÉCEMBRE ! LA SUITE DE LA PROGRAMMATION ICI (PAR DATES), ICI (PAR THÈMES), ET ICI (PAR LIEUX)
EN ATTENDANT DE VOUS RETROUVER, NOUS VOUS PROPOSONS DE DÉCOUVRIR LE SPECTACLE F(L)AMMES DE AHMED MADANI À LA MAISON DES METALLOS
Avec : Anissa Aou, Ludivine Bah, Chirine Boussaha, Laurène Dulymbois, Dana Fiaque, Yasmina Ghemzi, Maurine Ilahiri, Anissa Kaki, Haby N’Diaye, Inès Zahoré
Textes et mise en scène : Ahmed Madani
L’auteur-metteur en scène a constitué un groupe d’une dizaine de jeunes femmes nées de parents immigrés pour explorer ensemble leurs identités multiples, leur sensibilité, leur désir de prendre la parole, de jouer, danser, rire, creuser en elles, se raconter. Explorer leur intimité, comprendre leurs doutes, leurs peurs, sont les moteurs de cette création partagée. Au moment où les discours populistes se développent et où les replis identitaires refont surface, cet acte esthétique et poétique fera entendre une parole trop souvent confisquée.
Jusqu’au 4 décembre !
du mercredi au samedi → 20h
sauf le jeudi 17 novembre → 14h
le dimanche → 15h
durée 1h35
à partir de 13 ans
tarifs de 5 à 14 euros